La trace du coeur : 86km – 2515 m D+

La Trace

C’est de nombreuses heures à lire les cartes, à contempler les reliefs, à rêver d’aventures au pied de sa porte. C’est cette envie de se déplacer le plus simplement et de traverser les montagnes sans laisser de traces, de Pontarlier à Gland en Suisse (vous comprendrez pourquoi la ville de Gland comme destination un peu plus bas) en passant par le Mont d’Or, la vallée de joux et le mont tendre.

Le coeur

Mais Bastien, la trace ok, mais pourquoi le cœur ?

Dixit Bastien « Le Jura, une évidence, la terre de mes racines. C’est comme si je marchais sur les traces de mes ancêtres le long de ces vallées et crêtes. C’est aussi le trait d’union entre leur histoire et mon histoire. Le cœur c’est aussi l’amour du dépassement, de l’aventure et du partage avec les amis. »

Dixit ses collègues : Nous rajouterons qu’à Gland, une charmante demoiselle y attend notre héros, et qu’il se pourrait que cela soit également une source de motivation. Après on dit ça, on ne dit rien.

Le jour J

La pression monte sur les derniers jours car le but est d’arriver fatigué sur cette « trace » et de se rapprocher du volume de km de Verbier. Les séances s’enchainent entre vendredi et samedi pour accumuler la fatigue.

Dimanche matin, 4h, le réveil pique, les jambes sont lourdes et l’estomac est noué. Une question trotte dans sa tête : « Est-ce que je suis prêt à me lancer dans plus de 80km avec un tel niveau de fatigue sans me faire mal ? Je ne sais pas, mais j’ai le temps et surtout je serai bien entouré ! ». La première partie passe vite, avec une allure « soutenue » pour vite retrouver les copains qui attendent au pied du Mont d’Or. C’est tout de suite plus simple (et plus sympa), quelques regards, quelques échanges, chacun prend sa place naturellement dans le groupe et tout le monde avance ensemble.

Au sommet du Morond, certains (Yves, Antoine, Mickael …) quittent l’aventure et prolongent leurs retours par quelques sentiers dont Antoine à le secret. Gaétan et Stéphane continuent le périple en direction de la Vallée de Joux en espérant que le soleil fasse une petite apparition. De longues routes forestières légèrement montantes emmènent jusqu’au lac de Joux. Première apparition de la fatigue. Bastien, finalement humain, peine à suivre l’allure des deux acolytes. Mais grâce à la force du groupe, il ne ralentit pas l’allure et arrive à 11h00 au lac sous un soleil timide, la délivrance. Petit point sur la nutrition car l’animal commence à avoir faim et les réserves emportées diminuent. Il va falloir gérer pour arriver au bout …

La montée au Mont Tendre est assez rapide en travaillant avec les bâtons et en savourant le retour des petits sentiers techniques. La vue se dégage un petit peu. Arrivés en haut sur la crête, Gaétan et Stéphane quittent Bastien pour retrouver leur voiture au lac de Joux. Démarre la dernière partie de 30km, majoritairement descendante (ça fait toujours plaisir au moral). En revanche, les réserves de nourriture sont presque épuisées (peut-être trop Fast and Light dans les choix du sac …). Seule solution pour terminer, faire un arrêt au restaurant du col du Marchairuz (ben voyons … ). Heureusement il est ouvert, noir de monde, mais ouvert. Une heure de pause bien méritée avec plat, dessert et café pour se requinquer. À la sortie du restaurant comme la sensation d’avoir des nouvelles jambes et un estomac un peu lourd mais reboosté. Avant de plonger vers le bord du lac Léman, petit moment d’éclate sur les crêtes du Jura puis une descente à bonne allure. La dernière portion, certes plus plate, est plus dure à enchainer après les 80km mais le corps répond bien.

Au final

L’objectif du jour est validé, arrivée à gland en 12h30 tout en validant le matériel, l’hydratation et la nutrition (à revoir au niveau des quantités tout de même).

Du plaisir, du partage (merci à celles et ceux qui ont accompagné Bastien), de la nature. Place à un peu de récup avant le nouveau bloc d’entraînement pour l’objectif principal de l’année : Verbier (mais on connait l’animal, d’autres objectifs vont venir se greffer ici et là).