Le Back Country, la randonnée nordique, qu'èsaquo ?

Contrairement au ski alpin bien connu de tous, le backcountry se pratique hors des stations et des sentiers battus. Cette pratique du ski ne nécessite aucun aménagement mécanique et la belle vue des sommets s’acquiert à la force des jambes (certains diront qu’il s’agit de la version « bio » du ski  ). La recherche de liberté, de tranquillité, de paysage et de belle poudreuse est l’essence même de ce sport. 

L’appellation « Backcountry » est malheureusement souvent source de confusion dans la terminologie française. En fonctions des enseignes/professionnels, cet anglicisme à tendance (à tort ou à raison ?) d’englober le ski freeride, ski de randonnée nordique, ski de randonnée alpine, le ski télémark …

A chaque région son type de backcountry !

Le ski freeride, free-rando ou de ski de randonnée alpine, se pratiquent avec des chaussures rigides, des skis larges, des fixations solides (mais qui peuvent être légères type TLT ou autre) et des peaux de phoques. Cet ensemble est très appréciable dans les forts dénivelés. Cependant, dans des reliefs plus vallonnés tel que le massif Jurassien, ceux-ci peuvent s’avérer être un vrai calvaire. Qui veut subir des chaussures rigides et passer son temps à enlever et remettre ses peaux lors de l’ascension et la redescente du Mont Tendre (1679 m), point culminant du Jura suisse ? Pour cela le ski de randonnée nordique s’impose.

Talon libre, esprit libre !

Au cœur du massif du Jura c’est naturellement que Sport et Neige s’est spécialisé dans le ski de randonnée nordique. Ce type de ski se trouve à mi-chemin entre le ski de fond et le ski de randonnée alpine. Ces skis sont plus larges qu’un ski de fond (généralement entre 60 et 100mm au patin) mais moins large qu’un ski de randonnée alpine. Ce ski relativement souple et léger est muni de carres ainsi que d’écailles (le plus souvent d'écaille ou de demi peaux de phoque), ce qui lui permet de ne pas reculer dans les montées et d’offrir une bonne glisse dès que le profil redescend. Afin de conserver cet avantage de pouvoir se déplacer sans manipulation entre le mode « montée » et le mode « descente », ces skis sont munis de fixations inspirées du ski de fond et du Télémark avec un talon qui reste libre à la montée comme à la descente. À talon libre, esprit libre ! Dans le cas de neige difficile ou de profils topographiques plus engagés il est possible de rajouter des demi-peaux de phoques, voir des peaux complètes pour améliorer l’effet anti-recul. Afin de favoriser le mode « montée » et de déplacement dans les vallons, les chaussures de ski de randonnée nordique sont de construction souple et n’utilisent pas de coques en PU plus rigides que l’on retrouve sur les chaussures de free-rando ou de ski de randonnée alpine.

Norme 75, explorer ou NNN BC, quelle fixation de ski de randonnée nordique choisir ?

Il existe plusieurs normes de fixation pour les skis de randonnées nordique. Le choix est parfois complexe mais crucial. À chaque norme sa chaussure, donc le choix de votre fixation déterminera le choix de votre chaussure. 

La norme NNN BC est simple et légère. Elle s’apparente à une fixation de ski de fond classique version XXL. Cela procure un très bon déroulé de pied et le système est fiable tout en mettant peu de contrainte sur la chaussure, qui dans une utilisation normale durera plusieurs années avant de vous faire faux bond. Le revers de la médaille est une conduite de ski moins précise et peu adaptée à la conduite de ski large dans une neige lourde ou en quantité. Si vous forcez trop avec ce type de matériel, vous risquez de tordre la barre de fixation de la chaussure voir même d’arracher la fixation. Dans ce dernier cas d’utilisation il est préférable de s’orienter vers la norme 75.

La norme 75, relativement historique et qui a peu évolué depuis sa création. Construite avec un étrier en métal rigide, sa solidité est à toute épreuve. Accompagnée d’une chaussure dotée de la fameuse « patte de canard », cette fixation pourra vous apporter un maintien plus important qu’une norme NNN BC. Cette fixation s’adaptera mieux sur des skis assez larges et vous permettra d’effectuer des virages en style télémark dans des neiges lourdes ou poudreuses. En revanche cette fixation est plus lourde qu’une norme NNN BC et offre un déroulé de pied moins fluide. La force exercée sur la chaussure est relativement importante, réduisant ainsi la durée de vie moyenne de la chaussure comparée à une chaussure en norme NNN BC.

La norme Explorer, la dernière arrivée sur le marché. Cette norme très récente s’inspire des fixations à insert originalement développées par Dynafit. Ces fixations offrent le meilleur des deux modèles historiques présentés précédemment. Un déroulé très fluide, mais qui permet une conduite précise du ski et ceux même sur un ski large dans une neige abondante. Cette fixation est très légère et très prometteuse. Les afficionados de la norme 75 risquent d’être déroutés dans les premières flexions de genoux, le feeling étant complétement différent. Comme toute innovation, le temps nous en dira plus sur la fiabilité de cette fixation pour les grands raids isolés. 

Bâton de randonnée nordique : taille fixe ou télescopique ?

Les bâtons vous seront d’une grande aide pour la pratique du backcountry. Concernant le format à utiliser, fixe ou réglable deux écoles s’opposent. Un bâton fixe vous offrira plus de rigidité, mais un bâton réglable permet de s’adapter à toutes les neiges, plus ou moins profondes. Nous conseillons donc pour le ski de randonnée nordique un bâton réglable si vous hésitez entre les deux.